La Mission technique dépêchée à Berlin cette semaine a reçu les élus et les représentants des deux associations reconnues d’utilité publique : Français du monde et UFE. Nous n’avions pas été habitués dans le passé à une telle franchise dans les débats et à un début de transparence. La réunion a été réactive, polie mais sans tabous.
Nous avons eu la confirmation que les discussions qui ont abouti à recommander la vente de la Maison de France ont bien eu lieu en mars autour du secrétaire général du Quai d’Orsay et de ses directeurs qui doivent trouver des économies.
L’ambition culturelle française semble donc bien dans les mains d’une administration qui survit au politique. Pour elle sans doute le dispositif culturel est-il une variable d’ajustement budgétaire parmi d’autres. L’État n’a, depuis longtemps déjà, plus les moyens d’entretenir son patrimoine.
C’est, quoiqu’il advienne, une perte de substance à laquelle l’Institut pourrait être exposé dans les locaux de l’ambassade. Rien ne garantit encore sa pérennité. L’aménagement devrait être assez simple, les travaux prévus à ce jour ont l’air bien modestes… D’ailleurs le concept n’est pas encore abouti.
Des questions restent posées sur la symbolique franco-allemande de cette regrettable décision, sur l’avenir du cinéma Paris, partenaire irremplaçable, sur le maintien à moyen terme de tous les emplois. Des garanties ont été fermement demandées, plutôt d’ailleurs comprises et acceptées par nos interlocuteurs, mais qui veillera à ce qu’elles soient tenues sinon les élus, les personnels, les usagers ? Nous nous souvenons très bien de la scandaleuse fermeture de l’Institut culturel de Francfort en 2009, négociée discrètement entre quelques initiés. Échaudés par de tels procédés, nous serons particulièrement attentifs et aurons l’occasion d’en reparler.
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